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LES ANIMAUX MALFAISANTS

Des  Animaux   Malfaisants

 

 

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Les animaux de mauvais augures sont nombreux. On se base, pour déclarer un animal malfaisant, sur son nom, sa couleur, son sexe ou ses habitudes alimentaires. Ainsi, un chat noir est souvent néfaste, on redoute le cri du chacal mâle, mais pas celui de la femelle, l’hyène ou le corbeau qui se nourrissent d’immondices, annoncent les cadavres, donc la mort. Il y a aussi le moment de la journée où l’animal est vu. Ainsi, un lapin ou un lièvre n’est de mauvais augure que si on le voit le matin, au moment de sortir de la maison. Il faut tenir aussi compte de ce que l’on prévoit de faire : le présage est particulièrement fort quand il s’agit de faire un achat important ou de voyager. Dans les deux cas, par exemple, rencontrer un corbeau qui vole en croassant est toujours interprété comme un signe néfaste

 

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Il faut, dit-on, rebrousser chemin ou différer l’achat, car le corbeau, par ses cris lugubres et sa couleur noire, est annonciateur de malheur. Quand on ne peut pas reporter ce que l’on a prévu de faire, on chasse le corbeau avec des cailloux, on fait du bruit, comme dans le cas du hululement du hibou ou de la chouette et surtout, on prononce des formules propitiatoires, généralement des sourate du Coran, notamment les sourate dites «préservatrices», qui protègent contre le mauvais œil, la maladie, les démons et les mauvais présages

 

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Parmi les animaux domestiques, le chien est un animal apprécié pour les services qu’il rend, notamment en tant que gardien, mais il est aussi porteur de symboles négatifs : vilenie, soumission, indignité. Dans l’Islam, le chien a une mauvaise réputation. Selon un hadith du Prophète, son cri signale le passage d’un génie. On connaît aussi le hadith pour caractériser un donneur qui revient sur sa parole : «Il est comme un chien qui revient sur ses vomissures et les mange.»
Dans un autre hadith, il est dit que les anges n’entrent pas dans les maisons où se trouvent des chiens. Son aboiement, surtout la nuit ou à l’aube, est un mauvais présage, annonciateur de malheurs. L’âne est un animal débonnaire, mais qui passe pour un souffre-douleur. En effet, on l’exploite à outrance et on le bat à tout-venant. Un proverbe même fait dire à l’âne : «Je jure de ne pas aller au paradis si je dois y rencontrer des enfants.» La vue de l’âne n’est pas, en elle-même néfaste, mais c’est son braiment. Dès qu’on l’entend, on prononce la formule propitiatoire : «Je me réfugie auprès de Dieu.» On sait que le Coran, dans la sourate Loqmân, stigmatise le cri de l’âne, et selon un hadith du Prophète, il signale qu’un mort subit le châtiment de la tombe

 

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Si la chèvre, connue pour ses caprices, est avant tout un animal paisible, le bouc passe pour un animal malfaisant. C’est un symbole de malpropreté et de discorde et il est utilisé par les sorciers pour faire leurs potions. Les djinns, croit-on, prennent souvent sa forme. De nombreux récits rapportent des faits, présentés comme authentiques, d’hommes ou de femmes, rencontrant des boucs et les recueillant, avec l’intention de les restituer à leurs propriétaires. On les attache dans les cours des maisons et voilà qu’ils se mettent à grandir ou à grossir de façon anormale. Il faut alors les détacher et les chasser ! Pour toutes ces raisons, le bouc est un mauvais présage : quand on le rencontre le matin, on s’empresse de retourner sur ses pas.
La volaille est inoffensive, mais on tire des présages néfastes des poules qui se mettent à chanter comme des coqs. On s’empresse de les égorger car, autrement, pense-t-on, un mâle de la famille – le père ou le fils aîné – ne tardera pas à mourir. Le pigeon, un animal réputé pour sa douceur et sa beauté, est également mal vu, le matin, mais c’est le lapin que l’on redoute le plus : d’ailleurs, dans beaucoup de dialectes berbères et arabes, on évite de prononcer son nom le matin, et on le remplace par des euphémismes, par exemple amerbuh’, «le gagnant».
Comme le chacal, l’hyène est un animal de mauvais augure. Les Arabes comme les Berbères, ont remarqué la démarche déhanchée de l’animal, à cause de son avant-train, plus long et plus puissant que son arrière-train. Cette démarche a valu, en arabe, le sobriquet de hanbu’â, «la boiteuse» à l’animal, sobriquet repris également chez les Touareg qui l’appelle aridal, mot qui signifie, dans d’autres dialectes «boiteux».
Comme partout ailleurs, l’hyène représente un animal rebutant, parce qu’il déterre et mange les cadavres humains et les charognes, (d’où son sobriquet, en arabe, d’Umm el Qubûr «la mère des cimetières»), mais cet animal ne se nourrit pas seulement de cadavres et de restes : c’est aussi un excellent chasseur, qui chasse les gazelles et les petits d’animaux. Dans les croyances des bédouins, l’hyène, comme animal malfaisant, sert de monture aux démons. Les sorciers utilisent des organes de l’hyène pour confectionner leurs filtres. Sa démarche, comme son alimentation, son cri et surtout son ricanement passent pour attirer le malheur. Mais parfois le même ricanement, qu’on prend alors pour un rire, est interprété comme un signe de bonheur.

 

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Certains oiseaux sont réputés de mauvais augure. Le hibou ou chat-huant est un symbole de solitude et de malheur. Le hululement du hibou est annonciateur de mauvaises nouvelles, généralement le décès d’une personne. On s’empresse encore, même dans les villes, de dénicher les oiseaux ou de les chasser. On se prémunit en récitant des sourate du Coran et surtout en faisant du bruit à proximité de l’animal : ce n’est pas seulement pour le chasser, mais aussi parce qu’on croit que le bruit éloigne le mauvais sort.
Le corbeau, déjà cité, est un autre présage funeste. D’après la tradition musulmane, c’est lui que Noé a envoyé pour voir si les eaux du déluge ont commencé à se retirer. «Pose ta patte sur la terre, lui dit-il, et reviens me dire si le niveau de l’eau a baissé.» Le corbeau est parti, mais il a trouvé le cadavre d’une bête qu’il s’est mis à manger. Il a oublié la mission dont il avait été chargé et ne retourne pas auprès de Noé, qui, affligé, a maudit le corbeau. Le corbeau symbolise aussi l’impudence, mais aussi un cynisme que l’on accepte volontiers. On lui attribue cette parole : «Je suis noir de visage, mais ma pitance, je la dois à Dieu seulement, autrement dit, je n’aurais pas honte de dire la vérité quelle qu’elle soit, même si elle doit froisser les gens.»



05/03/2019
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