LES UNITÉES DE MESURES CHEZ LES KABYLES
LES UNITEES DE MESURES CHEZ LES KABYLES
MESURES DE CAPACITÉ POUR LES GRAINS.
Dans le plus grand nombre des tribus , l'unité de mesure de
capacité pour les céréales , les fèves, pois , lentilles , etc. , est AMAHRAZ,
qui équivaut à un peu plus de 2 doubles décalitres. Il est divisé en 2 Thimahrazin.
La Thamahrazt (singulier de Thimahrazin) est donc, à peu de chose près, le double décalitre français. Elle se subdivise en 5 IMOUDEN. Chaque Amoud (singulier de Imouden) se subdivise lui-même en 2 demi-amoud (azguen oumoud,).
Toute cette division, au dire des Kabyles, est basée sur la «mesure du Prophète»,
amoud en-nebi, qui sert pour la distribution de la fêtera . L' Amoud kabyle contient 5 mesures du Prophète.
Les Igaouaouen divisent la Tamahrazth en 4 Imouden seulement, au lieu de 5.
Leur Amoud contient 8 mesures du Prophète.
Chez les Illoula Oumalou, Aït Idjer, Aït Ziki, Aït ltsourar, illilten, l'unité de mesure est AMAHRAZ.
Chaque Amahraz est divisé en 2 IKEROUIYENE, et chaque Thakerouith, est divisée en
7 Imouden.
Ces tribus achètent le grain en gros à Amahraz, c'est-à-dire à l'hectolitre.
Les Aït bou Chaïb, Aït Kebli et Igaouaouen l'achètent à la Thamahrazth ou au double décalitre; et les Aït Iraten, Iâmraouïyen, Aït Djennad, Aït Ouaguenoun, Ait Aïssi, Maâtka, achètent à la THAÇOUIÂTH.
Il y a deux espèces de Thaçouiâth : La Thaçouiâth n'essouk, en usage sur les marchés, comme son nom l'indique, équivaut à 8 Imharazen ou 16 doubles décalitres; la Thaçouiâth Bouzerrâ, qui est la moitié de la précédente, sert de mesure de compte pour les semailles, Laâchour, les partages des moissons et toutes les conventions entre propriétaires et métayers.
Les Aït Djennad el Aït Ouaguennoun achètent aussi à la Thaçouiâth Bouzerrâ.
Les vases servant au mesurage des grains sur les marchés étaient appelés autrefois thifernanln (pluriel de Thafernant, «liège»), parce qu'ils étaient généralement en écorce de liège.
Maintenant, c'est les mesures métriques qui sont exclusivement employées pour le mesurage des grains sur les marchés. Ce changement s'est opéré sans difficulté, le double décalitre ne différant presque pas de la Thamahrazt. Les Kabyles ont été les premiers à le demander, dans le but d'éviter les discussions continuelles aux quelles donnait lieu le manque d'uniformité des Thifernanln.
MESURES DE CAPACITÉ POUR L'HUILE.
Jadis,il régnait une grande confusion dans les mesures de capacité pour l'huile. Les mêmes mots servent pour des mesures différentes suivant les localités , et les noms mêmes de fractions s'appliquent à des fractions qui ne sont pas celles qu'ils désignent. Il était donc indispensable, lorsqu'on veut acheter de l'huile sur un marché kabyle, de bien spécifier d'avance à quelle mesure la marchandise devra être livrée.
La nomenclature complète des mesures en usage pour l'huile dans toute la Kabylie nous entraînerait trop loin, sans grande utilité. Nous nous bornerons à indiquer les principales.
L'unité de compte généralement adoptée pour la vente en gros de l'huile est la TSARYISSA, qui est censée être la charge d'un mulet. Mais la Tseryissa, et ses divisions varient d'une tribu à l'autre et souvent au sein du même clans ou de la même tribu.
Chez les Ait Aïssi et chez une partie des Ath yirathen (Irdjen, Ait
Ousammeur, Aït Akerma), la Tseryissa équivaut à un(1) hectolitre c'est a dire cent Quarante Quatre (144) litres . Elle se divise en 2 kilan. Chaque kil (singulier de kilan) est subdivisé en 2 iâbaren. Le kil contient donc 6 litres, et Aâbar, 3 litres.
Les Aït Oumalou des Ath Yirathen, les villages de Tizi Rached el d'Agouni Oujilvan ont la même Tseryissa de 144 litres; mais ils la divisent en 12 Iguedoumen.
La Tseryissa des Ath Yenni est de 160 à 161 litres; ils la divise en 16 THITHMININ et chaque Thithmint (singulier de Thitheminin) contient 2 THISSETACHIN c'est à dire 2/16 de Thithmint.
La même Tseryissa, chez les Iboudraren, Akbil, Ath Menguellat, Ath Attaf, Ath Vou Youcef, est divisée en 18 Thitheminin. et 36 Thissettachin ; la Thassettachith est elle-même subdivisée en 2 AZEGUEN (moitié) de Thassettachith.
Il est à remarquer que les mots thathemint et thassettachlth, qui signifient un huitième(1/8) et un seizième(1/16), désignent ici respectivement pour le premier,
un seizième et un dix-huitième(1/16+1/18) de mesure, et pour le second, un trente deuxième et un trente-sixième(1/32 1/36). Sans doute qu' à l'origine, ils faisaient partie d'un système de mesure qui est tombé en désuétude et dont seuls les noms sont restés.
Les Ath Yahia, Aït bou Chaïb, Aït Khelili, avaient aussi la Tseryissa de 160 litres, mais ils la divisent en 10 iâbaren, subdivisés eux même en quarts(1/4) (Thirbaâin) d'âbar.
Chez les illoula Oumalou, Ath Idjer, Ath Ziki, Ath itsourar,
illilten, la Tseryissa est de 163 litres. Elle contient 12 Iâbaren, divisés en 2 Imouden.
Enfin, chez les Ath Djennad et Ath Ouaguenoun, la Tseryissa est de 145 litres, et contient 18 Iâbaren.
Le miel et le beurre se vendent ordinairement, dans chaque localité, à la même mesure que l'huile.
MESURES DE LONGUEUR.
L'unité de mesure pour la longueur est la coudée IGHIL(ir'il ). Elle se mesure depuis la pointe du coude jusqu'à l'extrémité du doigt médian.
il y a toutefois une exception pour le mesurage des toiles de lin; la coudée, appelée alors ir'il ouahouki, se mesure depuis la pointe du coude jusqu'à l'extrémité du petit doigt.
A moins de conventions contraires, c'est l'acheteur qui choisit l'homme dont le bras doit servir de mesure.
Les marchands d'étoffes sur les marchés ont adopté , depuis longtemps déjà, pour la coudée, une petite mesure longue de Cinquante(50) centimètres.
UNITÉS DE POIDS
L'unité de poids est la livre (R'TAL ). Les poids utilisés n'avaient pas tous la meme masse.
Il n'a jamais dû exister une uniformité à cet égard
Les Ath Yenni qui fabriquaient ces poids, regardaient la livre comme équivalant au poids de 20 douros bou medfa, ce qui donnerait 525 grammes et 8 dixièmes(8/10).
Un poids de 100 livres s'appelle kontar.
La livre de 5oo grammes est aujourd'hui généralement adoptée.
MESURES DE SURFACE ET DE VOLUME.
Les Kabyles n'ont aucune idée de la mesure des surfaces et des volumes. Pour les terres cultivées pour exemple, ils apprécient les superficies par le travail de l'homme ou des animaux. Ils n'évaluaient l'importance des cultures ni par la surface du terrain ensemencé ni par la quantité de grain mis en terre, mais bien par le temps employé. Un homme, interrogé sur ses labours, répondra qu'il laboure quinze ou vingt jours avec une paire de
bœufs. La moyenne varie de vingt à vingt-cinq jours pour chaque cultivateur.
Le travail à la pioche s'évalue par journée d'homme. La journée de travail d'un homme ou d'une paire de bœufs s'étend depuis le lever jusqu'au coucher du soleil. RECHERCHE ABBAS AKLI DOUMYATI ... ILLYITHENE...
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